Vous avez sûrement entendu parler de la défunte Dictée des Amériques, qui a pris pendant 16 ans le relais du Championnat du monde d’orthographe et des Dicos d’or. Ces compétitions hautement médiatisées ont suscité, dans toute la francophonie, un formidable engouement pour l’écriture correcte de notre langue.
Il existe encore des championnats d'orthographe, notamment en Belgique et en Suisse.
Orthographier correctement les mots pomiculture (un seul m), bayer (dans bayer aux corneilles), rastaquouère,
affûtiaux ou gymkhana, accorder correctement les participes passés des verbes
pronominaux, placer les traits d’union aux bons endroits, c’est bien et c'est même important. Il ne faudrait toutefois pas oublier une vérité toute simple : la langue française n’est pas qu’un
tissu d’embûches orthographiques ou grammaticales, elle est avant tout un
moyen d’expression et de communication. Or, quiconque aspire à bien s’exprimer
dans sa langue doit commencer par en apprendre le vocabulaire et les structures
syntaxiques.
Je ne soulignerai ici que l’importance d’enrichir son vocabulaire. À
quoi bon maîtriser l’orthographe si on a de la difficulté à désigner un être ou un
objet, à exprimer une sensation ou une idée ? Il y a sans doute bien des cracks en orthographe qui seraient embêtés si on leur demandait de distinguer une chambre forte d’une voûte,
une prolongation d’un prolongement, un dépliant publicitaire d’un pamphlet,
un paria d’un clochard, un lunatique
d’un mythomane.
L’orthographe, on en suit les règles ou on en récite les
bizarreries. Le vocabulaire, comme le monde, on n’a jamais fini de le découvrir.
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