René Berthiaume, Ph. D. (lettres)
Formateur en communication écrite
Président du Centre de perfectionnement en français écrit

jeudi 18 avril 2013

Le participe passé sans auxiliaire



N'allez pas croire que je vais vous assommer d'un seul coup avec toutes les règles : participe passé avec avoir, avec être, etc. Allons-y étape par étape.

Aujourd'hui, un seul sujet : l'accord du participe passé sans auxiliaire.

Employé seul, le participe passé s'accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte, comme s'il s'agissait d'un adjectif : « Poussés par le désir de vaincre, les concurrents se surpassèrent. » Le participe passé poussés s'accorde avec le nom concurrents.

Bien entendu, il existe des cas particuliers : y compris, non compris, excepté, passé et vu peuvent être employés comme prépositions. Ils sont alors placés devant un nom ou un pronom et demeurent invariables : « Tous les commerces seront fermés, excepté les établissements bancaires. » Le participe passé excepté est ici synonyme de la préposition sauf.

Quand ces cinq participes passés sont placés après un nom ou un pronom, il deviennent adjectifs et s'accordent : « Les établissements bancaires exceptés, tous les commerces seront fermés. » Dans cette phrase, on ne peut remplacer le participe passé exceptés par la préposition sauf.

À vous de jouer! Vous verrez le corrigé après avoir cliqué sur Envoyer.

jeudi 11 avril 2013

Un tout nouveau dictionnaire

Quand vous cherchez le mot gibelotte dans le Petit Robert, voici la seule définition que vous trouvez :  « Fricassée au vin blanc. » Exemple : gibelotte de lapin. En avez-vous déjà mangé? Moi pas.

Dans le tout nouveau dictionnaire Usito (www.usito.com), entièrement conçu et réalisé au Québec, on trouve pas moins de trois définitions du mot gibelotte. La première est semblable à celle du Petit Robert. La deuxième est conforme à un certain usage québécois : « Mets à base de poissons et de légumes cuits dans un bouillon aromatisé. » Exemple : la gibelotte des îles de Sorel. Voici la troisième définition, conforme à l'usage québécois le plus répandu : « Mets, mélange sans consistance, généralement peu appétissant. »

Si vous apostrophez un restaurateur parisien en lui disant que son boeuf bourguignon, c'est de la gibelotte, croyez-vous qu'il saisira le message!

Vous chercherez en vain le mot cipaille (ou cipâte, six-pâtes) dans le Petit Robert. Vous le trouverez dans Usito : « Paté composé de plusieurs couches de viandes mélangées à des pommes de terre en morceaux, pouvant être séparées d'une abaisse. » Hum! ça donne l'eau à la bouche!

On trouve parfois des choses étonnantes dans Usito. Saviez-vous que le mot bobettes est toujours pluriel? On met ses bobettes et non sa bobette.

N'allez pas croire qu'Usito est un dictionnaire de québécismes. Il s'agit d'une « description ouverte de la langue française, qui reflète la réalité québécoise, canadienne et nord-américaine tout en créant des ponts avec le reste de la francophonie ». Le dictionnaire comprend 100 000 emplois, dont 10 000 propres au Québec. Chapeau aux auteurs!

Enfin, vous trouverez dans Usito une intéressante liste de proverbes, pas nécessairement québécois. C'est d'ailleurs le sujet du jeu-questionnaire de cette semaine. Remplissez les blancs! Comme d'habitude, vous verrez le corrigé après avoir cliqué sur Envoyer.