René Berthiaume, Ph. D. (lettres)
Formateur en communication écrite
Président du Centre de perfectionnement en français écrit

vendredi 7 septembre 2012

Faire bonne chère ou bonne chair?



Un ami parisien, titulaire d'une chaire de droit à la Sorbonne, et son frère curé, moins habitué à faire bonne chère qu'à absoudre ses paroissiens des péchés de la chair, entrent dans un restaurant très cher du faubourg St-Germain. On leur sert un canard rôti qui a bien peu de chair autour des os. Le curé s'exclame : « Cher ami, si j'avais su que nous ferions si maigre chère, je serais resté en haut de ma chaire! »

Cher, chère, chair et chaire sont des homophones lexicaux, c'est-à-dire des mots qui se prononcent de la même manière, mais qui ont une orthographe et une signification distinctes.

Faire bonne chère signifiait autrefois « être accueillant » (du latin cara, « visage »). Faire bonne chère, c'était faire bonne figure. Le sens actuel de « bien manger » n'est apparu qu'au dix-septième siècle.

Voie et voix sont deux autres homophones lexicaux qui causent bien des maux de tête. Perdre la voie, à la chasse, c'est perdre la piste, la trace de l'animal. Le daim revient souvent sur ses voies. Aucun rapport avec un ténor qui perd la voix! 

On règle un litige par voie de négociation, comme s'il s'agissait d'un chemin. Les pourparlers sont en bonne voie. On écoute la voix de la conscience... ou du coeur. On donne sa voix (son vote) à une candidate ou à un candidat aux élections.

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